Le site Cadrexport donne des pistes de recherche dans une interview avec Catherine COTTING, responsable du marché de l'emploi de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d'Industrie:
Cadrexport : Comment trouver un poste dans une entreprise allemande ?
Catherine Cotting : Les filiales allemandes installées en France, qui proposent les postes sur lesquels nous travaillons pour l’essentiel, sont déjà très courtisées. Elles reçoivent beaucoup de candidatures spontanées … Nous éditons un répertoire des entreprises allemandes en France qui remporte un grand succès. Les candidats français le consultent tout au long de l'année. Sur le site, en accès libre, il y a la liste de nos membres en France et en Allemagne. Les candidats l'utilisent aussi pour faire des candidatures spontanées. Il est également possible de s'adresser aux cabinets de recrutement franco-allemands, qui sont surtout présents à Paris ou encore en Alsace ; il y a sinon des cabinets frontaliers ou situés directement en Allemagne. Les sociétés se tournent aussi vers tous ces cabinets. Certaines s’intéressent par ailleurs aux candidats issus de l’Université Franco-Allemande (UFA), lorsqu'elles cherchent des étudiants maîtrisant très bien les deux langues et ayant un double cursus d'études et de diplômes, français et allemands. Enfin, la vocation du Service Emploi de la Chambre de Commerce Franco-Allemande dont je suis responsable, est d'aider les entreprises allemandes ou françaises dans leurs recrutements. Ceci pour tout type de fonctions en entreprise, du junior au senior, à partir de Bac+2. D'une façon générale, nous sommes bien connus dans le milieu franco-allemand.
Catherine Cotting : Il faut savoir que ce sont principalement les PME allemandes qui recrutent. Des PME qui comptent entre 2 et 20 salariés pour la plupart. Elles sont en France pour vendre leurs produits et donc recherchent essentiellement des profils qui, de près ou de loin, sont liés à la vente : assistant(e) commercial(e), commercial(e) de terrain, chargé(e) de service après-vente, technico-commerciaux, etc… Des postes dans l'assistanat sont également beaucoup proposés. Les profils d'ingénieurs connaissent une pénurie en Allemagne comme en France. Le secteur de la finance propose aussi régulièrement des postes. Un comptable bilingue est un profil toujours recherché et difficile à trouver. A contrario, pour tout ce qui est de la communication ou du marketing, il y a très peu de postes. Les sociétés n'ont pas la taille nécessaire pour proposer ce type d'emploi. Le marketing, par exemple est souvent géré directement à la maison mère en Allemagne...
Cadrexport : Y a-t-il des secteurs d'activités dans lesquels les Français ont plus de chance de trouver un emploi ?
Catherine Cotting : Le fleuron de l'industrie allemande, c'est l'automobile. Donc les Français travaillant dans ce secteur vont avoir plus de chance d'y trouver un emploi. Depuis quelque temps, les énergies renouvelables ou les domaines liés à la protection de l’environnement connaissent un fort développement. Les industries électroniques et chimiques, l'aéronautique et particulièrement internet et le tertiaire sont des secteurs d'activités dans lesquels nous avons de plus en plus de propositions.
Cadrexport : Y a-t-il, à votre avis, des points spécifiques sur lesquels les Français doivent être vigilants lors des entretiens d'embauche avec des interlocuteurs allemands ?
Catherine Cotting : Les Français doivent rassurer leurs interlocuteurs sur leur connaissance de la langue allemande (bien que l'anglais soit très important aussi), faire part de leur expérience de l'Allemagne (qu'elle ait eu lieu dans le cadre d'un stage ou qu'il s'agisse d'un intérêt personnel), montrer que la culture allemande est bien intégrée. Beaucoup de postes proposés reposent sur un rôle d'interface entre Français et Allemands. Souvent même, il est question que le candidat devienne le relais, capable d'analyser le besoin du client français et de le transmettre à la société allemande. Il faut donc maîtriser les questions interculturelles, être à l'aise dans la façon de passer d'une culture à l'autre. Enfin, il faut aussi pouvoir présenter son parcours de façon très cohérente. C'est très important et c'est pourquoi un recruteur allemand va demander au candidat un dossier très complet (copie certificats et diplômes). Il ne se contentera pas d'un CV, comme c'est le cas en France. Il faut pouvoir répondre à l’attente du recruteur allemand sur cette question. Mais contrairement à la façon de faire française, il ne faut pas en faire trop non plus … En un mot, il faut rester « factuel » !
Cadrexport : Comment trouve-t-on un stage en Allemagne ?
Catherine Cotting : Les stages sont généralement d'une durée de 6 mois. Quelques-uns sont de trois mois mais cette durée est rarement inférieure. Au niveau des techniques de recherche, il faut bien sûr faire des candidatures spontanées, se rendre sur des sites d'emploi tel que Cadrexport mais aussi sur « praktica.de », « praktikums-boerse.de », « jobpilot.de »... On trouve des offres de stages sur notre site (même s'il y en a beaucoup moins que d'offres d'emploi). Les jeunes peuvent en outre remplir un dossier en ligne en passant par notre bourse électronique appelée « JobXchange » ou bien diffuser une annonce de demande de stage. Dans un tout autre cadre, il est intéressant de s'intéresser aux jumelages entre villes françaises et allemandes et de trouver un stage par cette voie. De même, on peut s'adresser aux centres franco-allemands en région. A titre d'exemple, il existe dans le sud de la France, un centre franco-allemand à Aix-en-Provence, un centre culturel allemand en Bourgogne, en Rhône-Alpes, le ERAI (Entreprises Rhône-Alpes International), en Limousin, l'Association Limousine Franco-Allemand... Tous ces centres sont en mesure d’aider les jeunes en recherche de stage en leur donnant des conseils personnalisés et/ou des listings d'entreprises et des offres de stages. Enfin, l'Association Allemande des Stagiaires Professionnels propose des stages, une agence de placement en Allemagne, basée à Rastatt, est chargée du placement en stage de jeunes Français (toutes formations confondues). Il est donc possible de se tourner vers de nombreuses institutions ou associations franco-allemandes, intervenant parfois même dans certains secteurs d'activités. Il y a ainsi pour les juristes, une association de juristes franco-allemands qui peut aider des stages à trouver un stage, par exemple …
Interview réalisée par Diane Pinelli, février 2011
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