Quelle empreinte laisser dans ce monde ? Les pierres et les êtres, se souviendront-ils joyeusement ou s’efforceront-ils à effacer les traces ?
Quelle empreinte laisser dans ce monde ? Les pierres et les êtres, se souviendront-ils joyeusement ou s’efforceront-ils à effacer les traces ?
Quelle merveille, la vie, de toujours faire arriver les choses au bon moment!
Rendre grâce à chaque moment vécu - ne serait-ce pas le seul moyen de garder la sérénité et d'échapper à la peur de perdre ce que nous aimons?
Jamais nous ne vaincrons le mal si nous le montrons du doigt chez les autres.
En l'attendant préparons-lui son terrain comme Candide travaille son jardin: l'arroser, le désherber et le soigner tous les jours. Ou comme ce pèlerin qui parcourt la Russie pour apprendre à respirer au rythme de la prière du coeur. Tel un mantra répété d'innombrables fois afin d'imprégner chaque pore de la joie de vivre.
Ce n'est pas de l'insouciance, mais le courage vécu au quotidien de croire que tout a une fin heureuse.
Ne privons pas nos jeunes de l'expérience de conquérir leur place dans la vie. Celui qui a vécu sans efforts ne goûtera jamais l'immense plaisir de reconnaître un jour que toute lutte est vaine.
Laissons-les partir, joyeusement, ces personnes avec qui nous n’avons plus rien à partager. Pourquoi leur en vouloir de nous avoir libérés d’un poids ?
Regarder l'autre, celui qui est en face, étrange étranger, non pas pour se l'approprier, mais pour lui laisser sa place et comprendre qu'il est le miroir qui reflète peut-être ce que l'on redoute le plus de soi-même.
Départ en train le 4 mars 1999: Hannover - Dijon. Une valise chacun et rien de plus à part le désir de vivre, quelque part, en Bourgogne. Tout à gagner et rien à perdre sauf la peur d'échouer.
Quelle belle force celle de personnes qui se réunissent pour poursuivre un objectif commun. L'objectif parti, la bêtise prend sa place.
Tout ce que nous avons à faire est d'arroser ce noyau planté en chaque être vivant pour trouver accès à ce savoir où l'individu se fond dans le collectif. Rien n'est à apprendre, tout est à dé-couvrir.
Nous nous sentons souvent vulnérables en faisant découvrir au monde qui nous sommes. Pourtant, le pouvoir de l'homme intègre et sincère en accord avec lui-même et le monde qui l'entoure est illimité.
Chacun s’identifie par sa culture, choisie ou pas, gorgée d’habitudes et de mémoire collective. Nous devenons citoyens du monde en alimentant cette conscience et en la mettant en question à la fois.
Intègre et bienveillant, il puise son courage dans le désespoir et l’abandon. Conscient de ne jamais arriver au bout, imprégné par cette délicieuse incertitude qui accompagne chaque battement de cœur et qui continue, continue, joyeux, à alimenter son enthousiasme, souffle de vie.
Etre authentique, empathique et porter un respect inconditionnel à l'autre: voici, me semble t-il, ce que nous avons à donner.
Comment choisir son chemin? Je pense qu'il faut aller chercher au fond du coeur en feu, gardé par des sirènes farouches, pour accéder aux plus précieux trésors. C'est en se dépassant que l'on s'approche des élixirs de la vie.
Comment pourrions-nous établir une relation honnête avec le monde sans entrer d'abord en contact avec nous-mêmes? Est-il possible de respecter l'autre quand on ne se respecte pas soi-même, de connaître l'autre quand on ne se connaît pas soi-même?
Quel guide choisir pour prendre la route? Un ami, un maître, une idéologie, la raison? A qui faire confiance? Enfant, il nous suffit d'une fois de nous brûler les doigts pour ne plus toucher ce qui blesse - adulte, n'avons-nous pas l'impression de toujours tomber dans le même piège? Combien de fois nous faut-il répéter la même expérience avant de changer? Ne suffirait-il pas de faire confiance à l'expérience et la choisir comme compagnon?
Les amants lâchent le lien qui les avait uni et reprennent la route chacun de son côté. Que reste-t-il? L'incompréhension, la colère, la peur, le vide. Combien de temps va prendre le deuil? Des mois, des années, une vie? Faire son deuil, cela veut dire traverser la douleur, accepter la souffrance, oser regarder le coeur en sang avec les yeux d'amour. Pardonner. Se pardonner l'humiliation, l'échec, l'illusion - et puis pardonner à l'autre. Laisser venir les beaux souvenirs. Comprendre les choix d'autrefois, savourer le bonheur vécu. Il n'y en avait pas? Pas de regret alors! L'essentiel est de mettre les choses à leur place. Ne pas confondre toi et moi car personne ne peut vivre à travers l'autre, comme personne n'est responsable du bonheur d'autrui. Décliner sa responsabilité est la solution la plus confortable, mais aussi la plus injuste et la plus malsaine parce qu'elle ne remet en question que l'autre. C'est aussi la plus malheureuse parce qu'elle empêche le coeur blessé de guérir. Le pardon est un fruit si délicieux, ne nous en privons pas.
Ce monde, n'est-il pas en transformation permanente? Tout bouge, change, se compose à nouveau. Chaque chose, chaque être se construit à tout moment. Alors faut-il se rendre souple, s'adapter, oser se mettre en question. Trahison des principes? Intelligence. Se crisper sur des valeurs une fois établies les transforme en leur contraire: l'amour en haine, la loyauté en tyrannie, la grandeur en mesquinerie.
La communication - tout le monde en parle. Un terme à la mode dans le milieu professionnel où la communication veut tout d'abord dire publicité: l'outil pour transporter une image, établir et solidifier les liens avec le client et augmenter la réputation et le bénéfice d'une entreprise. Mon intérêt ici se porte sur les personnes qui communiquent entre elles. Le vécu quotidien, les petits gestes, la sensibilisation du regard et de l'écoute, des stratégies pour améliorer l'échange et l'entente.
Dans un de mes premiers cours quelqu'un me disait 'J'ai déjà fait de la com' - comme si c'était quelque chose d'acquis, une formule à apprendre. Ce qui, bien évidemment, est loin d'être le cas. La communication est une expérience qui se vit au quotidien et différemment avec chaque nouvelle rencontre. Elle commence par l'écoute. Cela suppose l'aptitude de se taire, la capacité de faire abstraction de soi-même pour céder la place à l'autre. En somme, des qualités en partie oubliées par notre société où celui qui crie le plus fort passe pour le meilleur, celui qui a le plus à dire, celui qui a raison. Comme s'il avait besoin de se sentir vivre à travers la quantité de mots énoncés, bercé par le ronronnement de sa propre voix. Je fais du bruit donc j'existe. Mais quelle solitude!
Commençons alors par le silence. Un geste humble qui remplace l'affirmation de soi - Je suis - par une question - Qui es-tu? Je t'écoute, je te regarde. J'entends le son de ta voix, j'aperçois la note fine de tristesse, de joie, d'étonnement... Je vois tes gestes, le mouvement de tes mains, le regard qui s'éclaircit à la prononciation d'un certain mot ... Quelles richesses, quelles découvertes! Pourquoi s'en priver?
Quand tout va mal, beaucoup de ceux que tu croyais être amis partiront. Viendront ceux à qui tu ne t'attendais pas.
Chaque personne qui grandit pourrait être ........ le détonateur d'une réaction en chaîne qui, en elle-même, est capable de changer le monde (Jorge Bucay).
La force est là, la conscience a du mal à suivre. Quel impact celui d'un sourire, d'un simple geste quelconque, d'un regard. Je te vois. Je t'écoute. Et celui de la parole ... non mesurable puisque, une fois libérée, elle commence à s'envoler, à créer sa propre vie. Comme dans ce toujours passionnant Niebla de Miguel de Unamuno, où le protagoniste au moment de sa mort va voir son auteur, en chair et en os, à l'université de Salamanca pour lui faire savoir son désaccord.
Je te vois ... Une des représentations de l'enfer consiste à montrer deux personnes attachées dos à dos. Non nourrie, non partagée, la force ne se reconnaît pas et s'endort. Blottie derrière les conventions, les règles établies par d'autres, les institutions. Puisqu'elle a oublié sa valeur, elle cherche à se valoriser à travers d'autres qu'elle trouve plus forts et plus beaux, appuyée sur ceux qu'elle considère moins forts et moins beaux. Et puisqu'elle se croit toute petite, elle ne peut pas se sentir responsable.
Créer veut dire réveiller la force endormie. Puiser, tâtonner, oser. Se montrer et risquer d'être mal compris, de rater. Avoir le courage de se rendre vulnérable. Quelqu'un disait qu'il faut se méfier de ceux qui disent avoir trouvé et chercher la compagnie de ceux qui cherchent...
Autour de la table, les convives rayonnent de toute leurs lumières, brament leur savoir, étalent leurs vantardises. Ne cherchent du regard que ceux de leur bord, mais attendent celui des autres pour une éventuelle acclamation rassurante à des propos "vertigineux". A part les mets, sans qu'on leur prête trop d'attention, rien ne passe de l'un à l'autre, chacun comme absorbé dans sa mise en scène. Femmes et hommes de chair, qu'ils ont dû être durs les coups de vos vies! quelles souffrances! pour fuir ainsi. Ces murailles orgueilleuses, qui protègent-elles? Où est l'essence derrière ces mots d'esprit?
Le regard chaleureux, le geste fraternel, le courage de se montrer: suffirait-il de les inviter à nos tables ?
Sentir ce à quoi on aspire et lui ouvrir le chemin. Reconnaître les battements de son coeur, savoir que c'est le sien, rien que le sien. Voici ma place - parce que je l'ai choisie ainsi. Et toi - quelle place choisis-tu? Aujourd'hui une autre peut-être que demain. Prends tes plus beaux habits et montre-toi au monde, que l'on puisse te trouver.
Reize in zunehmend schnellen Bildern, lauten Tönen, extremen Erfahrungen. Eine Welt, in der nur das Schrillste gehört, das Bunteste gesehen, das Bizarrste wahrgenommen wird. Auch Frankreich mit seinem stets deklarierten hohen kulturellen Anspruch bietet nur wenige Ausnahmen zum Quoten erhaschenden Spektakel. Le pouvoir d'achat, die Kaufkraft, zieht einer magischen Formel gleich die Massen in die neuen Tempel: Preisinschriften als Ikonen, Rabatte als Verkündigung der frohen Botschaft, reich sortierte Regale als Symbol unendlicher Größe in der Gemeinde der Besitzer der Treuekarten. Das Paradies, gleichwohl verheißen, auch hier stets unerreicht.