On ne peut se baigner deux fois dans une même rivière. Héraclit
Cette vision du monde remet en question le monde cartésien et affirme que la réalité objective extérieure n'est pas connaissable. Dans le constructivisme radical, la réalité – et donc le savoir - sont considérés comme construits individuellement et de manière interprétative ; le monde dans lequel nous vivons est inventé et non découvert : "Toute communication et tout entendement, sont des interprétations construites par le sujet de l'expérience" et ne sont "qu'une manière d'organiser et de classer le monde selon notre vécu" (von Glaserfeld).
Deux découvertes importantes sous-tendent le constructivisme radical
- Les observations ne sont pas absolues mais relatives au point de vue de l'observateur (théorie de la relativité d'Einstein)
- Les observations influent sur ce qui est observé de telle façon que l'observateur ne peut plus espérer faire de prédictions, son incertitude est absolue (principe d'incertitude d'Heisenberg)
Le constructivisme radical se charge de la tâche impopulaire de détruire la croyance en l'existence d'une réalité objective. Pour les constructivistes, il n'y a pas d'observations - c'est-à-dire ni données, ni lois de la nature, ni objets extérieurs - indépendantes des observateurs qui les font. La scientificité et la vérité de tous les phénomènes naturels sont la propriété de celui qui les décrit, non pas de ce qui est décrit. La logique du monde est celle de la description du monde.
Les constructivistes affirment que, pour connaître le monde, nous devons commencer par nous connaître nous-mêmes, les observateurs. C'est à dire d'être capable de connaître sa propre faculté de perception. Ils prennent en compte la réflexivité et la récurrence.
Le constructivisme rejette la croyance en une seule réponse à l'exclusion de toute autre. La multiplicité des choix garantit qu'un système est adaptable, et pour ce qui concerne les êtres humains, qu'il est sain. L'impératif de Heinz von Foerster est "Agis toujours de manière à augmenter le nombre de choix possibles" et son impératif moral : "A va mieux quand B va mieux". Il croit que la vie est un jeu à somme non-nulle. La condition sine qua non de toute vie sociale n'est pas la compétition mais la coopération. Le prix à payer est qu'il faut remplacer la notion d'objectivité par la notion de responsabilité. Nous construisons ou inventons la réalité plutôt que nous ne la découvrons. Nous nous trompons en commençant par diviser le monde en deux réalités séparées - le monde subjectif de notre expérience, et le monde prétendument objectif de la réalité - et en fondant ensuite notre compréhension sur la correspondance de notre expérience avec un monde que nous supposons exister indépendamment de nous.
source: mieux-être
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