Voici un article encourageant dans l'observatoire européen du plurilinguisme: Il y a parfois des évolutions profondes auxquelles on ne fait pas attention. C'est le cas de la manière d'aborder la question des langues dans les entreprises. La grande idée reçue, largement reprise dans le discours politique et journalistique, se réduit souvent à cela : pour faire des affaires à l'international, on a besoin d'une seule langue et cette langue, c'est l'anglais. Pas besoin d'investir dans d'autres langues moins diffusées, tout le monde parlant anglais, il est plus économique d'investir sur cette langue et sur elle seule. D'ailleurs si tout le monde parlait la même langue, on se comprendrait beaucoup mieux. Les langues sont des obstacles aux échanges. Pour faciliter le commerce, il faut imposer la langue unique.
Bien que simplistes, ces idées n'en sont pas moins largement partagées dans le corps social de la plupart des pays européens. Or, comme disait Einstein, "il est plus difficile de détruire un préjugé qu'un atome".
Les études pourtant commencent à se multiplier qui montrent que l'anglais ne suffit pas, selon l'heureuse expression de l'ancien commissaire européen chargé du multilinguisme, Leonard Orban. Progressivement, ces études changent fondamentalement la manière de traiter la question linguistique en entreprise, conduisant à une inversion complète de la perspective, petite révolution copernicienne en quelque sorte.